Sono le dieci di sera. La luna piena è cosi vicina ai palazzi. Ci danza in mezzo, come un lago tra gli alberi. Danza tra le finsetre illuminate di giallo, di viola, blu, rosso, verde. Decido di partire. Lascio tutto. Ho già preparato due valigie piene di foglie e rami.
In cucina c'è la lampada che proietta farfalle nelle stanze e che brilla ogni sera.
In stanza da letta c'è una pianta sudamericana senza radici che non ha bisogno di niente.
Le lascio qui.
Fuori dalla mia finestra, migliaia di finestre colorate a distanza diverse con le vite di altri migliaia di passeggeri com me.
Al 4° piano il ragazzo assorto continua a comporre i suoi pezzi di musica elettronica. Sono sicura che è per la colonna sonora di un film.
Al 5° piano la ragazze ridono. Non ho mai capito se siano due o tre.
Al 6°piano qualcuno ascolta i canti domenicali del rabbino. E sembra sereno.
Al palazzo di fronte, l'appartamento è pieno di palloncini. Cantano canzoni di compleanno in messicano.
Vicino al letto ci sono i miei libri in italiano. Le copertine luccicano alla luce della sera.
Li lascio qui.
Apro la porta e metto giù un piede dopo l'altro, lentamente, come se la forza di gravità mi trattenesse. Lascio impronte di cenere e sprofondo su strti di pagine di Rilke, Miller, Baudelaire, Aragon, Picasso, Chagall, Monet, Toulouse-Lautrec, Rimbaud, Sartre, Simone de Beauvoir, Serge Gainsbourg, Léo Ferré, e sulle pellicole di Truffaut, Godard, Christophe Honoré. Non è facile per i passegeeri come me lasciare la città lunare. Protetta da strati di pagine e pellicole.
"La libertà l'ho cercata dappertutto, ma come facevo o sapere che era cosi vicino a me?" aveva scritto qualcuno. L'avevo intravista anch'io qualche volta, tra i raggi lunari. Tra le interferenze delle onde trasmesse dagli altri passeggeri.
Dei varchi di luce nel cielo dove la materia si fonde.
Delle grida d'amore che lanciano gli amanti soli.
Le lascio qui, anch'esse.
Non ci stanno in valiglia e non si possono trasportare.
Ma ho rivestito gli interni e l'esterno della valiglia, di Parigi.
Voglio dire, di volti e poesie e quadri e foto e film passati di qui. Mi sono dette che la città lunare avrebbe lasciato andare qualcosa fatto della sua stessa essenza. Come per superare l'ésseza di forza di gravità.
Cosi nemmeno la Luna mi puo trattenere a sé.
En français:
Il est dix heure du soir. La pleine lune frise les bâtiments. Elle y danse en leur milieu, comme un lac entre les arbres. Elle Danse entre les fenêtres éclairées de jaune, de violet, de bleu, de rouge, de vert. Je décide de partir. Je quitte tout. Je vais remplir ma valise de feuilles et de branches.
Dans la cuisine il y e la lampe qui projette les papillons et qui brille chaque nuit.
Dans ma chambre il y a une plante sud-américaine sans racine qui n'a besoin de rien.
Je les laisse ici.
Au-delà de ma fenêtre, des milliers de fenêtres colorées avec la vie de milliers d'autres passagers comme moi à l'intérieur.
Au 4ème étage le garçon absorbé (par ce qu'il fait) continue de composer ses morceaux de musique électronique. Je suis sûre que c'est par la bande sonore d'un film.
Au 5ème étage les filles rient. Je n'ai jamais compris si elles sont deux ou trois.
Au 6ème étage quelqu'un écoute les chanson du dimanche d'un rabbin. Il semble serein
Dans le bâtiment d'en face, l'appartement est plein de ballons. Les occupants chantent des chansons d'anniversaire en mexicain.
Près de mon lit, il y a mes livres en italien. Les couvertures scintillent dans la lumière du soir. Je les laisse ici.
J'ouvre la porte et je pose un pied l'un après l'autre, lentement, comme si la gravité me retenait. Je laisse des empreintes en cendres et je m'enfonce sur les couches de pages de Rilke, Rilke, Miller, Baudelaire, Aragon, Picasso, Chagall, Monet, Toulouse-Lautrec, Rimbaud, Sartre, Simone de Beauvoir, Serge Gainsbourg, Léo Ferré, et les films de Truffaut, Godard, Christophe Honoré. Il n'est pas facile pour les passagers comme moi de quitter la ville lunaire. Protégée comme je le suis par des couches de pages et de pellicules.
"La liberté, je l'ai cherchée partout, mais comment pouvais-je savoir qu'elle était si près de moi ?" Quelqu'un avait écrit (ces mots) . Je l'avais aperçue parfois moi aussi, la liberté, peut-être, entre les rayons de lune. Parmi les interférences des ondes émises par les autres passagers.
Des passages de lumière dans le ciel où la matière fusionne.
Des cris d'amour que lancent les amants solitaires. Je dois les laisser ici, également.
Il n'y a pas de place dans ma valise et ce ne sont pas des matériaux que l'on peut transporter.
Mais j'ai recouvert l'intérieur et l'extérieur de la valise de Paris.
Je veux dire, des visage, des poèmes, des peintures et des photos qui ont jaillis d'ici. Mon seul bouclier contre Paris c'est Paris. La seule façon de surmonter l'absence de surmonter la force gravitationnelle est le poids léger des souvenirs.
Ainsi, même la lune ne pourra me retenir.
Ainsi c'est déroulée cette soirée sur Paris sous le signe de la poésie et de la fraternité.
Je remercie Claudia de m'y avoir conviée. Cette soirée en appelant d'autres. Paris le mérite bien ;-)
En attendant n'hésitez pas à lire son blog italie2project. Vous y trouverez des articles intéressants et touchants sur notre capitale racontée par ses habitants.
Enfin cette présentation a été d'autant plus agréable qu'elle a conclu une semaine dramatique jusqu'alors rythmée par des faits divers tragiques et anxiogènes. Un merci tout particulier à Stephan avec lequel j'ai longuement et passionnément discuté lors de cette soirée.
Ciao ciao